1er PRIX

Parc Alexandras

DATE: 2023

CLIENT: Attiko Metro S.A., Municipality of Athens

SECTOR: Civic/Park

LOCATION: Athens, Greece

SIZE: 80,000 sqft

STATUS: Concept Design

Concours national d’architecture conceptuelle

De tels « îlots » constituent des espaces intermédiaires de la ville, qui, comme des « compléments riverains » ou des espaces « en sommeil », n’ont ni valeur historique, ni usage officiel, ni identité affirmée, et restent dans l’ombre. Pourtant, ces îlots demeurent des biens de la ville et, avec l’arrivée du métro, ils sont appelés à devenir de petits centres qui concentreront flux, rencontres et activités quotidiennes. Leur nouvelle identité doit combiner trois dimensions : le public (service du métro), le collectif (espace partagé comme parc – place) et le commun (issu de l’usage par le voisinage).

L’IDENTITÉ DE L’ÎLOT

Deux conditions définissent et influencent la zone d’intervention : d’un côté, l’avenue bruyante et rectiligne, et de l’autre, le quartier adjacent. Le rôle de l’îlot est donc double : articuler le caractère métropolitain et le caractère local, et concilier la grande échelle de la ville avec les proximités. La proposition vise ainsi à mettre en valeur la station sur l’axe métropolitain d’Alexandras, tout en régulant les qualités de l’espace public partagé, permettant la coexistence des continuités végétales urbaines avec les activités quotidiennes.

L’Avenue Alexandras constitue l’un des trois côtés du grand triangle urbain qui définit traditionnellement la centralité de la ville d’Athènes. L’extension des stations de métro – un nouveau réseau souterrain qui se superpose au tissu urbain – interviendra comme médiateur de nouvelles polarités en réorganisant les centralités officielles. L’avenue Alexandras s’identifie au transit rapide et aux flux intenses ; elle sépare plus qu’elle n’unit les zones de paysage naturel de leurs quartiers, car aucun espace public ne se développe organiquement le long de son tracé, nécessitant ainsi une requalification sur toute sa façade.

L’IDÉE

L’îlot où débouchera la station de métro, malgré sa petite taille, constitue une opportunité de réaffirmer l’importance de l’axe. Dans ce processus, il pourrait devenir un modèle de conception – une méthodologie de l’espace urbain qui suit des principes environnementaux, énergétiques et bioclimatiques, permet de lever les limites grâce à des espaces ouverts et libres, et renforce la sociabilité des micro-centralités et des quartiers, tout en intégrant le paysage végétal urbain, dans une perspective de durabilité et de résilience de la ville.

– La ville a aussi besoin de nouveaux stimulis ; les abris, par leur répétition, dessinent une sculpture urbaine discrète le long de l’axe d’Alexandras. Au-delà de leur rôle de signaler, abriter et équiper l’espace public, ils peuvent contribuer à la diversité des expériences quotidiennes, être illuminés lors des jours officiels, accueillir une exposition ou un événement urbain, et s’associer à des mémoires distinctes et de nouveaux vécus urbains.

Les outils à petite échelle utilisés sont :

  1. Trois zones graduées : le trottoir « métropolitain » à fort passage, le parc et la rue piétonne.

  2. L’abri en trois typologies, comme outil de cohérence urbaine et de transition entre l’échelle métropolitaine et l’échelle locale.

  3. Les micro-espaces inclusifs, ouverts et accessibles à toutes les générations et groupes sociaux, favorisant la multifonctionnalité (repos, sport, loisirs, jeux).

  4. Le mobilier urbain et les infrastructures publiques.

APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

4 OUTILS SPATIAUX ET URBAINS

Élément central et outil méthodologique du projet, l’abri se dessine avec une économie de moyens. À l’échelle urbaine, il agit comme événement reconnaissable sans s’imposer par des formes excessives ; il tisse le tissu, le colore, l’ombrage et amplifie sa dynamique, tout en signalant les accès au métro, les arrêts de transports publics ou les espaces de repos.

L’ABRI BIOCLIMATIQUE

Il est implanté de manière linéaire ou groupée, avec de multiples possibilités, créant des lieux de référence de tailles variées. La répétition du module permet l’adaptation aux déclivités du site. Il devient une règle syntaxique d’homogénéité urbaine, un guide de liaison vers les environnements proches (parcs, places, flux de circulation) ou un outil de connexion de zones plus vastes.

La proposition repose sur le design bioclimatique de l’aménagement, mettant l’accent sur l’économie et l’usage des ressources naturelles – air, eau, soleil –, la reconstitution du milieu naturel, et l’exploitation de l’orientation pour assurer rafraîchissement et ombrage naturels.

CONCEPTION URBAINE BIOCLIMATIQUE ET ÉNERGÉTIQUE

L’abri, par sa couverture et son ombrage, équipé soit de panneaux photovoltaïques (« solar umbrella »), soit de structures végétalisées (plantes grimpantes), participe activement à la conception énergétique et bioclimatique de l’espace, améliorant la qualité du microclimat.

Le choix de matériaux perméables et absorbants, ainsi que la plantation intensive d’arbres de grande taille permettant la circulation de l’air dans les couches basses du parc urbain, contribuent au rafraîchissement naturel et à la réduction de l’effet d’îlot de chaleur, tout en préservant la biodiversité. L’architecture paysagère suit et enrichit la logique spatiale de la conception architecturale. Elle repose sur les principes de biodiversité et d’équilibre de la végétation méditerranéenne. Les priorités sont l’économie des ressources, la résilience des espèces et une faible maintenance.

MATÉRIALITÉ ET PLANTATION

CONCLUSION: La modernisation fonctionnelle de la ville grâce aux nouvelles stations de métro peut devenir le point de départ d’un nouveau regard sur elle. À noter :

  • La ville, parallèlement à une économie de moyens, a besoin d’attention. La relation des habitants avec l’espace public est une question politique, institutionnelle et éducative, et il est essentiel que chaque rencontre laisse une empreinte positive dans les structures et paysages urbains.

  • La ville a aussi besoin de nouveaux stimulis ; les abris, par leur répétition, dessinent une sculpture urbaine discrète le long de l’axe d’Alexandras. Au-delà de leur rôle de signaler, abriter et équiper l’espace public, ils peuvent contribuer à la diversité des expériences quotidiennes, être illuminés lors des jours officiels, accueillir une exposition ou un événement urbain, et s’associer à des mémoires distinctes et de nouveaux vécus urbains.